jeudi 30 octobre 2014

De l’utilité des fondations

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Pierre Pestieau

Je reviens d’un voyage dans la Turquie de l’intérieur. Je ne connaissais jusqu’à présent qu’Istanbul et pour la première fois je pénétrais dans l’Anatolie profonde pour visiter la Cappadoce et la côte égéenne gréco-romaine. J’ai ainsi visité les églises troglodytes de Cappadoce et à Ephèse, Konya et Pergame des sites archéologiques redécouverts plus ou moins récemment. Entre autres, ce qu’il reste du Temple d’Artémis, une des sept merveilles du monde. Et quasiment à l’entrée de chacun d’eux on trouvait le ou les noms des donateurs public ou privés, le plus souvent étrangers, qui clairement pallient l’impécuniosité de l’Etat Turc.


Les banques « stress-testées» par la Banque Centrale Européenne

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Victor Ginsburgh

Cent vingt-trois banques de la zone euro ont été soumises à ce qu’on appelle des « stress tests » par la Banque Centrale Européenne pour évaluer leurs moyens de résister à une nouvelle crise. Les résultats de ces tests de santé financière au 31 décembre 2013 ont été annoncés dimanche 26 octobre 2014, après dix mois de travail auquel ont participé quelques milliers d’employés de banque, de consultants, d’auditeurs pendant les 10 premiers mois de l’année 2014 (1). Malgré tout ce beau monde, la présentation de ce dimanche a été retardée, parce que des erreurs de dernière minute ont été découvertes dans le rapport (notamment dans le cas d’une banque italienne).

Vingt-cinq banques (les chiffres varient de 23 à 25, selon les sources (2)) ont été recalées pour insuffisance de moyens, mais une dizaine d’entre-elles ne doivent semble-t-il pas s’inquiéter, parce qu’elles avaient déjà pris des mesures entre fin 2013 et le jour où le test est sorti. Mais...

jeudi 23 octobre 2014

Après cela je me tairai sur Israël, parce que je n’aurai plus rien à ajouter

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Victor Ginsburgh

Voici la traduction intégrale d’un article de Carolina Landsmann, paru dans Haaretz, le journal courageux de ce qui reste de la gauche israélienne. Après cela je cesserai de vous ennuyer avec les obsessions liées à mes origines, parce que je ne pourrai rien dire de plus ni de mieux. Tout aura été dit. Voici cet article (1).

Laissons la droite israélienne se fracasser et se brûler
Caroline Landsmann

Netanhayou et son gang veulent construire des colonies ? Lier le Hamas à l’Etat Islamique ? Retourner le monde contre nous ? Montrons leur ce qui va se passer.

Avant que le monde démocratique ne se précipite sur un
Mur
nouveau projet pour sauver la démocratie israélienne de la prochain attaque — cette fois menée par un membre de la Knesset (Parlement israélien), Ayelet Shaked qui veut ajouter une clause à la Loi de Base sur la Dignité Humaine et la Liberté permettant à la Knesset de ne plus soutenir la dignité humaine et la liberté 
[et de s’opposer à des décisions de la Cour Suprême]— nous devons nous poser et réfléchir. Nous devons réfléchir à cette dynamique étrange entre la droite et la gauche en Israël, et nous demander si elle fait avancer la cause de la démocratie.

mardi 21 octobre 2014

Construisez des ponts et des routes, Madame Merkel

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Pierre Pestieau

« Quand des routes défoncées freinent les Allemands
qui vont bosser, les chômeurs français peuvent rouler sans souci sur des voies impeccables pour aller pointer au Pôle emploi… »
C’est par cette boutade que le Canard Enchainé (1-10-14) conclut un article signalant la faiblesse des dépenses d’investissement public de l’Allemagne (1,6%), alors que la France peut se targuer d’un niveau nettement plus élevé (3,2%).

La plupart des pays européens qui ont pratiqué l’austérité budgétaire ont dû baisser le montant de leurs dépenses publiques et dans cette opération, ils ont d’abord coupé dans les dépenses d’investissement. Cela fait moins mal dans l’immédiat. En revanche à terme, cela peut s’avérer extrêmement coûteux. C’est un peu comme ce ménage qui face à une baisse de revenu se refuse à réduire son niveau de consommation et préfère ne pas réparer une toiture qui fuit. Après quelques années il ne suffira plus de remplacer quelques ardoises mais l’ensemble du toit y compris la charpente.

mercredi 15 octobre 2014

Contradictions ordinaires

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Pierre Pestieau

Chacun d’entre nous a vécu, sous une forme ou l’autre, la petite scène que je vais décrire. Je me promenais récemment avec une personne par ailleurs fort urbaine; elle me disait son irritation devant les dépenses excessives de l’Etat belge et des différents pouvoirs subalternes. Elle se plaignait de l’endettement de Charleroi, ville dans laquelle nous déambulions. A un certain moment, je l’interroge à la vue d’un énorme chantier en plein cœur de la ville. Et là, le ton change, elle m’explique que l’on va y construire un musée unique en Europe, je pense qu’il s’agit d’un musée consacré à la photographie mais ce pourrait être aussi bien aux aquarelles ou aux marines. Avec enthousiasme, elle m’explique que ce musée va contribuer au renouveau de Charleroi et à son rayonnement culturel dans le monde. Rabat joie de naissance et de métier, je lui pose les inévitables questions qui gâchent tout: qui va payer et combien cela va coûter? Après une réponse du genre “Quand on aime on ne compte pas », mon compagnon de promenade a bien dû admettre que la ville et la communauté française seraient les principaux payeurs et que cette construction n’arrangerait pas nos finances publiques. Dès cet aveu extorqué, il n’a de cesse de me donner mille raisons pour lesquelles ce musée est essentiel pour la ville, pour la région.

« Je bois, donc je suis »

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Victor Ginsburgh

Mon titre est celui d’un ouvrage écrit par un philosophe très
érudit, grand spécialiste de la philosophie de la musique, mais qui a aussi écrit sur le beau, le désir sexuel et qui a composé deux opéras : Roger Scruton (1). Et qui, lorsque je l’ai rencontré il y a quelques années, buvait autant de vin que moi, mais connaissait, bien mieux que moi, ce que nous dégustions.

L’ouvrage est sérieux tant sur le plan œnologique que sur le plan philosophique, mais il est aussi souvent très drôle. Il commence d’ailleurs par un jeu de mots qui, comme souvent, est difficile à traduire. Je le cite en anglais en priant ceux qui ne le comprennent pas bien de m’excuser : « By thinking with wine you can learn not merely to drink in thoughts, but think in draughts » (2). 

jeudi 9 octobre 2014

La semaine des Prix Nobel

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Victor Ginsburgh


- Nous allons vous vendre des obligations de 
façon à vous renflouer en vous prêtant

- Nous allons vous emprunter de l’argent de façon
 à ce que nous puissions acheter vos obligations
J’aime la littérature (pas toujours les prix Nobel). Je ne comprends pas grand chose à la chimie, à la physique et à la médecine. Ni à la Paix d’ailleurs. Mais je suis quand même censé comprendre un peu d’économie. Sauf que…

« La macroéconomie est née vers 1940 : elle représentait une réponse intellectuelle à la Grande dépression des années 1930. Le terme ‘macroéconomie’ est utilisé pour décrire le champ de connaissances et d’expertise dont nous espérions qu’il puisse prévenir le retour d’un événement similaire. Ma thèse est que, pour l’essentiel, ce tour de force a été réussi : les dépressions ont été écartées pendant un bon nombre de dizaines d’années. Il reste d’importants gains de bien-être à réaliser, mais ce n’est pas les petites touches d’ajustement de la demande [augmentation des dépenses et des investissement publics] qui résoudront ce problème. »

mercredi 8 octobre 2014

« La femme de César ne doit pas être soupçonnée »

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Pierre Pestieau

Cette phrase évoque un épisode de la vie de César qui fut contraint de répudier sa femme suite à une rumeur d’infidélité qui ne fut jamais avérée.

Elle est ressortie des rayons tout récemment à propos de l’affaire Thevenoud, ce nouveau ministre de Manuel Valls qui dut démissionner après quelques jours pour rumeur de fraude fiscale. La presse de droite comme de gauche prise d’une frénésie anti-Hollande, ce qu’on appelle plus élégamment le Hollande bashing, fit ses titres gras de ce nouvel avatar.

Après analyse, il semblerait que ce députe dynamique du PS avait simplement été négligent ; il n’avait pas envoyé sa déclaration fiscale dans les délais et avait, de ce fait, été soumis à une amende de retard dont il s’était acquittée à deux reprises. De la sorte, il a contribue plus qu’il ne le devait au budget de l’Etat. Beaucoup de contribuables pratiquent ce type d’oubli qui parfois peut être parfaitement rationnel. Les économistes du comportement étudient depuis plusieurs années ces situations de procrastination qui affectent de nombreux individus. Les uns procrastinent devant le fisc, d’autres dans le règlement de leurs factures  ou le respect d’un plan d’épargne. A première vue, c’est totalement irrationnel ; il suffirait de presque rien pour éviter une amende mais précisément ce presque rien peut nous paraître énorme comme si l’on était sur une planète dont la pesanteur ferait qu’un litre d’eau pesât une tonne. Dans le cas de Thevenoud on a parle de phobie administrative pour en rire ou pour la trouver anormale. Les éditeurs de revues scientifiques savent que la majorité des rapporteurs qui s’engagent à remettre leurs commentaires dans les 3 mois souffrent de phobie éditoriale. Ce qui entraîne de nombreux rappels, sans conséquences pour eux.