mercredi 24 février 2016

Pauvreté et richesse. De la mesure dans les mesures

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Pierre Pestieau

Beaucoup d’articles qui dénoncent la concentration de la richesse ou le fléau de la pauvreté font dans l’excès et le pathos. Il n’est dès lors pas étonnant qu’ils ratent leur objectif supposé, à savoir nous sensibiliser aux injustices de ce monde et nous forcer à agir. Un peu comme ces images effrayantes que l’on trouve sur les paquets de cigarette ou les panneaux qui le long des routes nous donnent le nombre de morts annuel. Leur efficacité est douteuse.

Loin de moi l’idée de nier qu’il y a dans notre pays une pauvreté insupportable et une concentration des richesses intolérable. Il demeure que nous supportons l’une et tolérons l’autre.

Churchill, Thatcher, Cameron, Videla et Pinochet

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Victor Ginsburgh

Cabinet de guerre de Churchill
Winston Churchill a son musée à Londres. Il fait partie du Musée de la Guerre et est installé dans le bunker souterrain à partir duquel Churchill, son cabinet restreint et le commandement militaire dirigeait le pays durant la deuxième guerre mondiale.

Il se fait que Mme Thatcher s’est sentie au moins aussi importante que Churchill, et a voulu faire sa propre guerre, mais le plus loin possible de Londres, aux îles Malouines [P1] (Falkland Islands en anglais) situées dans l’Atlantique Sud à quelque 500Km des côtes argentines. Il faut reconnaître que ces îles de 12.000 Km carrés avaient été traîtreusement envahies par la troupe argentine de la très peu sympathique et fréquentable junte de généraux d’extrême droite qui dirigeaient le pays à l’époque.

jeudi 18 février 2016

Nouveaux signes routiers et célestes à Bruxelles et ailleurs

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Victor Ginsburgh

L’émission Charivari du 13 février m’a fait connaître Philippe Decelle. Il a évoqué sa collection de meubles et d’objets en plastique, le musée qu’il a créé (1) et l’abondance de panneaux de signalisation routière en Belgique (2). Il y aurait, prétend-il, autant de signaux routiers à Bruxelles que d’habitants.

Suite aux événements (notez la nouvelle faute d’orthographe) récents de Bruxelles (à ne pas confondre avec ceux de Molenbeque) et aux travaux routiers qui y sont effectués, aux centrales nucléaires et aux bâtiments publics qui pourrissent, j’ai interviewé les autorités de Bruxelles mobilité, y compris sa ministre tout à fait remarquable, pour savoir quelles nouveaux signaux elle projette de mettre, si on peut dire, en circulation. Voici ses réponses.

Nos plus beaux tunnels routiers bruxellois sont fermés. Pour cause de chutes de pierres ou plus exactement de morceaux de béton tombant du plafond. Attendez-vous donc à voir, quand vous serez entré dans le tunnel, une signalisation idoine, sauf que les cailloux qui tombent seront remplacés par des blocs de béton grandeur nature.

lundi 15 février 2016

Fécondité, nationalisme et religion

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Pierre Pestieau

Il y a  quelques années, je me promenais a Munich avec un économiste américain de la côte est. Brusquement, il m’interpelle sur la faible fécondité des Allemands. Comment expliquer qu’une nation historiquement fière de son histoire à un point qui frisa la catastrophe à plusieurs reprises accepte de lentement disparaître. Avec le taux de fécondité qui est le sien aujourd’hui, sa population pourrait être réduite de moitié avant la fin du siècle. De 20% en 2060. Certes l’immigration peut mitiger cette évolution mais seulement partiellement. Pourquoi n’observe-t-on pas un sursaut  de la part d’une société dont les membres sont sûrement opposés à ce qu’à terme elle meure ?

jeudi 11 février 2016

Perte de pouvoir d’achat. Réelle ou ressentie

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Pierre Pestieau

La crise a comme conséquences une baisse du revenu réel de nombreux ménages et une augmentation des disparités sociales. Il n’est dès lors pas étonnant que la question du pouvoir d’achat se pose de manière récurrente. Qu’entend t’on par pouvoir d’achat? Est-il corrélé au sentiment de bien-être que nous éprouvons ? Mesure-t-on correctement ses hausses et surtout ses baisses ?

Il importe dès l’abord de distinguer le pouvoir d’achat à un moment donné et son évolution dans le temps. Traditionnellement, on mesure le pouvoir d’achat d’un ménage en prenant son revenu total et en le pondérant par une échelle d’équivalence qui permet de comparer les revenus de ménages de tailles différentes. Typiquement pour un pouvoir d’achat équivalent à celui d’un célibataire qui gagne 1 000 euros on devra donner à un couple sans enfant 1 500 euros et à un couple avec deux enfants 2 100 euros (1). Cela permet de tenir compte de ce que les économistes appellent des économies d’échelle, entendant par là que de nombreux biens de consommation peuvent être partagés. Pour analyser l’évolution du pouvoir d’achat, on utilise généralement le revenu réel du ménage dûment pondéré. Ce revenu est obtenu à partir du revenu nominal ajusté pour le taux d’inflation, le même pour tous.

Jeunes et vieux sçavants

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Victor Ginsburgh
 
Le grand physicien allemand Max Planck, qui est à l’origine de la théorie des quanta, a du mal prendre les plaisanteries d’Einstein, qui aurait, en 1927, dit que « Dieu ne joue pas aux dés » pour exprimer sa méfiance à l’égard de l’interprétation probabiliste de la mécanique quantique. Ce n’est donc pas étonnant que Planck, un luthérien qui croyait en l’existence d’un créateur, ait pu écrire :

« Une nouvelle théorie scientifique ne triomphe pas parce ses tenants convainquent ses opposants en leur faisant voir la lumière, mais plutôt parce que les opposants finissent par mourir, ce qui permet à une génération plus jeune et  familière avec cette nouvelle théorie, de s’exprimer ».

Trois économistes (1) ont essayé de tester si Planck avait raison. Le principe qu’ils utilisent est subtil. Ils examinent comment le départ pour l’éternité de quelque 450 éminents chercheurs a modifié la vitalité du domaine dans lequel ils ont travaillé durant les dernières années de leur vie. Et ils découvrent que leurs « découvertes » disparaissent du fait que leurs collaborateurs cessaient de publier sur la question. Par contre, ce déclin est plus que compensé par le nombre de publications de ceux qui n’ont pas collaboré avec la star disparue.

jeudi 4 février 2016

Armes belges en Arabie Heureuse

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Victor Ginsburgh

M. Paul Magnette bourgmestre de Charleroi qui est aussi, à titre secondaire, Ministre-Président de notre belle Wallonie, a dit du Premier Ministre de la Belgique fédérale : « Il ment comme il respire. Je peux fournir toutes les preuves et je le mets au défi, lui, de prouver ce qu’il avance » (1).

M. Magnette est un de mes anciens collègues à l’Université dans laquelle je travaille toujours depuis mon départ à la retraite. Je n’oserais donc pas me prononcer sur ce que dit celui qui est devenu Ministre-Président, mais ne peux m’empêcher de penser, même si c’est de moins en moins facile avec l’âge.

Le gouvernement wallon qui dirige la région dont le fleuron est la Fabrique Nationale d’Armes de Guerre (dite FN aujourd’hui, soyons discrets) a accordé en 2014 des licences de ventes pour € 397 millions à l’Arabie Saoudite, soit quatre fois plus qu’en 2013 et ces € 397 millions de 2014 sont en train de se transformer en plus de € 3 milliards dans les prochains mois (2).

Plusieurs questions ont été posées à ce sujet au Parlement wallon en décembre 2015, questions auxquelles le Ministre-Président a répondu : en effet, des armes d’origine belge ont été retrouvées aux mains de Daesh en Syrie, mais elles datent d’il y a près de 40 ans : « Il se fait », dit-il « que nous avons un savoir-faire wallon de grande qualité et que ces produits ont une durée de vie très longue » ; il y aurait aussi des difficultés d’identification des armes, et …, et… « il ne faut pas, sous le pression d’un contexte particulier, à un moment donné, vouloir soudainement modifier les choses », encore qu’on ne voit pas très bien de quelles choses il s’agit, mais cela vient en conclusion des réponses que le Ministre-Président fait à la queue leu-leu à plusieurs parlementaires qui sont intervenus (3).

Courage pauvres victimes du Léviathan, le jour de libération est proc

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Pierre Pestieau

Chaque année, la presse nous apprend qu’à partir de tel ou tel jour, le citoyen lambda pourra travailler pour lui même, alors que jusqu’alors, pendant le 6 ou 7 premiers mois de l’année, il travaillait à perte pour un Etat vorace, un Léviathan sans pitié. On devine la manière dont ce jour est calculé. Supposons qu’en moyenne le citoyen paye sous forme de taxes diverses l’équivalent de la moitié de son revenu, alors le jour de libération sera tout simplement le 1er juillet, la mi-année. Cet indicateur qui matérialise le nombre de jours de l’année où l’on travaillerait pour l’Etat, soit pour des prunes, avant de commencer à travailler « pour soi »,  est évalué et communiqué chaque année par l’institut Molinari, un think tank libéral franco-belge (1). A ce petit jeu, la Belgique est la meilleure. En 2015, son jour de libération était le 6 août. Elle est suivie par la France qui connaît son jour J le 29 juillet. Loin devant l’Irlande (28 avril) et le Royaume Uni (9 mai).