Pierre
Pestieau
« C’était
mieux avant », entend-on de plus en plus souvent en ce début du XXIe siècle (1).
Cette réflexion est bien plus profonde que la nostalgie pour les méthodes du «
bon vieux temps », un mode de vie plus traditionnel, l’angoisse ressentie face aux
changements technologiques sans fin. Elle interpelle l’économiste qui ne cesse
de prouver chiffres à l’appui que non, nous n’avons jamais été aussi bien
qu’aujourd’hui. On assiste à un véritable dialogue de sourds, qui me rappelle
celui dont j’ai été le témoin, il y a plusieurs années, entre un ami sévèrement
déprimé et une de ses relations. Cette dernière lui donnait toutes les raisons
d’être heureux : de beaux enfants, une femme aimante, une belle maison,
une réussite professionnelle, etc. Comme vous pouvez l’imaginer cet inventaire
du bonheur n’a pas convaincu alors mon malheureux ami qui, heureusement, a fini
par s’en tirer.